Il n'y a pas que les marchands de journaux que j'aime bien aller voir dans les pays que je visite, il y a aussi les librairies. Et là, je fonce au rayon... loisirs créatifs (vous aviez deviné?) et je regarde les titres disponibles. Je regarde un peu tout, je farfouille. Et je craque pour ce livre: Lovely Knitted Lace de Brooke Nico. Je sais, je sais, ce n'est pas de la dentelle, c'est du tricot à jours, mais c'est beau quand même.

Le livre s'articule en 4 parties: les triangles, les rectangles, les cercles et les carrés. Chaque partie contient 4 projets à réaliser. Que du vaporeux dans lequel on a envie de s'enrouler, hmmm, j'ai hâte de m'y mettre, mais pas forcément les fils qu'il faut dans mon stock, et en plus je ne sais pas que choisir... Ça tombe bien, cet après-midi j'ai tricot-thé, j'en connais qui vont m'aider à choisir.

Quand Bénédicte m'a demandé de lui coudre une cape, j'ai dit ouiiiii! Il faut dire qu'à 17 ans, on ne porte pas souvent les coutures de sa maman. 

Mais si je lui couds une cape, va-t-elle la porter? Aussitôt je lui dis qu'elle n'est pas cap' de la mettre. Une cape au lycée, pas cap'. Il parait que si! Jusqu'à un certain âge, il suffit de dire "t'es pas cap'" pour qu'ils le fassent. Bon, ça marche pas trop avec "t'es pas cap' de faire tes devoirs", ni avec "t'es pas cap' de ranger ta chambre". (Il y a des limites.)

Cahier des charges très précis: une cape longue, bien enveloppante, pas de fentes pour les mains.

Une capuche large, et surtout bien bien pointue et qui tombe bien par derrière, pour un style médiéval.

Fermeture avec une fibule, trouvée à l'échoppe médiévale, et parementure verte pour faire Serpentard, on ne se refait pas. 

Et devinez? Elle l'a portée au lycée! Ce qui a donné lieu à pas mal de réflexions, certaines moqueuses (ah ces lycéens), d'autres plus amusantes, la meilleure étant "Que la force soit avec toi". Heum il manque le sabre-laser là.

Feuilletage frénétique des magazines, il y a une cape dont le dessin technique correspond aux spécifications dans le Fait Main de février 2007. Bon, heureusement que j'ai montré le dessin technique

avant la réalisation (mémère au possible) du magazine.

Il a fallu l'allonger pas mal pour arriver à la longueur désirée. Puis dessiner la capuche, le modèle choisi ayant un col.

Depuis, fini le lycée, elle la porte aussi à la fac. Et là pas de réflexion. Pourtant ce sont les mêmes avec un an de plus il me semble. Au fait elle aussi a un an de plus, aujourd'hui ça lui fait 18 tout rond...

Note pour les inconditionnels des reconstructions historiques: cette cape ne prétend pas en être.

Quand je vais dans un autre pays, j'aime bien aller chez un marchand de journaux, et visiter le rayon loisirs créatifs. Comme je l'avais fait par exemple à Londres. Et bien en Australie, j'ai été servie! Ce rayon est vraiment bien rempli, des dizaines de titres... Plein de magazines de patchwork, plein de magazines de broderie, de la couture, du tricot... J'y serais restée des heures à feuilleter, mais bon je n'étais plus seule. Heureusement mon mari était aussi occupé à feuilleter des magazines aéronautiques, j'ai pu rester un moment quand même. J'ai choisi de rapporter un magazine généraliste, Love Sewing, dont c'était le deuxième numéro, et apparemment la version australienne d'un titre britanique (je cherchais quelque chose d'australien, c'est raté). Au sommaire des sacs, des doudous divers, de la couture ôur la table, des coussins, du patchwork, de la personnalisation d'une chemise blanche classique (j'ai bien dit de la personnalisation, pas de la transformation radicale), du tricot, de la broderie, de la déco... Et plein de pubs! Bon, il me plaisait bien, mais ce qui m'a fait craquer c'est le patron enfant offert avec.

Bon, je n'ai pas acheté de laine australienne, mais j'ai quand même trouvé un beau magasin dans lequel j'ai craqué, Tangled Yarns dans l'aglomération de Brisbane. Là j'ai vu de belles laines australiennes, pas Made in China, mais dans des grosseurs et coloris que je peux facilement trouver chez moi, et je n'avais rien de précis à faire avec donc difficile d'évaluer des couleurs et quantités à acheter. C'est très bizarre, mais bon... J'ai craqué pour des pelotes japonaises! De la Noro, ça aussi je peux en trouver ici, mais je l'ai trouvée bien moins chère (normal, elle a fait moins de chemin) (par chez moi j'ai toujours regardé la Noro avec envie, puis les étiquettes de prix m'en ont toujours coupé l'envie). Et aussi un autre fil japonais, "La Provance" (sic) (oui oui, écrit comme ça) que j'ai acheté pour le nom.

Pour trouver de beaux tissus, il faut sortir des sentiers battus, se renseigner, sortir des centre-ville. Et les beaux tissus qui me faisaient envie, je les ai trouvés! Où donc? Et bien dans des magasins de patchwork. En voici quelques-uns que nous avons soit visités au hasard de nos arrêts, soit activement cherchés.

Le premier: Joys Craftworx à Portland. Superbes tissus, vendeuse très sympa. Portland était une étape, nous y avons passé la nuit.

Le deuxième: The Village Quilt Shop, 13 Station Street à Mittagong (NSW 2575, Australie). Jolis kits de sacs, jolis patchs exposés. (Je n'ai pas trouvé de site.) Nous nous étions juste arrêtés déjeuner à Mittagong.

Le troisième: Peppermint Stitches à Toowong, dans la banlieue de Brisbane, vendeuse tout aussi sympa. A Brisbane nous sommes restés quelques jours avant de prendre l'avion du retour.

Alors je ne sais plus dans quel boutique j'ai acheté quel tissu, tout se mélange un peu. Ce que je peux dire, c'est que ceux pour lesquels j'avais craqué lors du congrès, mais qui étaient en coupons trop petits, sont le bleu avec les poissons et le vert avec les kangourous. Quelle chance, je les ai trouvés en magasin! Ce qui ne m'a pas empêchée de prendre d'autres modèles. Je n'ai pris qu'un petit bout de celui avec les animaux, en bas à gauche, juste de quoi faire un coussin, souvenir, c'est le seul que je ne vois pas finir en vêtement.

Le cœur se commence par la pointe, le long de la diagonale. Ajouter les paires à cheval au fur et à mesure dans le fond torchon. Le carré peut se faire en grille ou en mat, à la place de mon croisement de 12 en étoile on peut aussi faire un grain d'orge. J'ai pris une épingle plus grosse pour le milieu du croisement en étoile, de façon à garder le trou.

Avancer jusqu'au bord du carré.

Puis faire le demi-cercle, pour le premier j'ai choisi de le travailler comme une coquille (CTCT). Et repartir dans le carré, en laissant les paires en attente au fur et à mesure le long de la diagonale, et en crochetant le long du bord déjà réalisé. Repartir à 90° vers l'autre côté du carré.

Pour l'autre demi-cercle j'ai choisi de faire un simple mat. Enfin, simple, en fait il y en a deux avec chacun ses meneurs, les meneurs du mat intérieur font un aller-retour pendant que ceux du mat extérieur en font deux, avec en plus changement de meneur au milieu. D'où quelques variations d'intensité.

Arrivées le long de la diagonale de départ, les paires ne sont pas nouées, un fil est passé dans la boucle de départ puis remonté dans le travail au moyen d'un fuseau-miracle, technique expliquée par Véronique sur le forum de dentelle. On voit les restes de fils synthétiques (plus solides!) verts utilisés pour mes fuseaux miracles, et on voit aussi que le passage des fils a déformé la grille par endroit. A faire plutôt avec du mat, car avec de la grille il faut calculer le trajet des fils, les paires de fuseaux se faisant et se défaisant. Mais bon je me suis bien amusée bagarrée.

Aujourd'hui je vous montre mon cœur.

Pour les plus expertes, où est-il commencé? Où est-il fini? Où sont les nœuds? Modèle du livre "Modeller til knipling 6" de Tinne Hansen. Réalisé en lin, petite bobine dans une boîte avec couvercle troué, trouvée chez Mondial Tissus, achetée comme ça pour tester l'année dernière déjà, il se travaille bien. Je vais aller voir s'il y en a d'autres.

Demain je vous apprends à le faire.

Ah ces tissus avec des motifs inspirés de l'art aborigène, j'en veux! Il y a deux magasins de tissus à Adélaïde, dans la rue commerçante et piétonne. 

Lincraft: un peu le même genre que notre Mondial Tissus avec un joyeux bric à brac. Tissus, pelotes diverses, mercerie, machines, service de confection des rideaux, et quand j'y étais les fameux élastiques si à la mode l'été dernier (enfin là-bas c'était l'hiver).

Spotlight: ben pareil. Encore plus bric à brac avec aussi accessoires pour salles de bain, vaisselle et ustensiles.

Je ne sais plus dans lequel des deux j'ai vu des pelotes, en gros de loin je vois écrit 'Australian wool'. L'aubaine! Hop j'attrape une pelote, je déplie l'étiquette, tout en bas en tout petit 'Made in China'. Et bien j'ai reposé. Pas de photo, je n'ose pas faire des photos dans les rayons des magasins, même si dans ces libre-service on a en général une paix royale.

Quant aux tissus, oui il y avait quelques rouleaux, mais avec des motifs qui m'ont laissée indiférente, rien à voir avec ce que j'ai vu au congrès, donc je passe.

Puisque j'en suis à raconter mes escapades parisiennes, je passe à celle de novembre que j'ai déjà évoquée. Comme d'habitude, mon cours de dentelle. Et le lendemain, direction Chantilly pour le premier couvige organisé par la section dentelle du centre culturel Marguerite Dembreville. Ce couvige a été un grand succès avec de nombreux exposants de qualité et plus de 900 visiteurs. J'y étais aussi en tant que visiteur, même si je me suis assise un moment sur le stand de mon association. Nous avions tous un sac avec des prospectus régionaux et le carton d'une bande de Chantilly avec un dessin d'œillet, issu des collections du musée.

J'y ai vu de belles choses, notamment de la Valenciennes.

Elle mérite qu'on la regarde de plus près. Stand de l'Ecole des Dentellières de Valenciennes.

A Chantilly, une visite au musée de dentelle s'impose. Tout petit, dans la même cour que le centre culturel, mais il contient des merveilles. Se renseigner avant le déplacement, il est tenu par des bénévoles et n'est pas ouvert tous les jours. Le musée édite de belles cartes postales.

Après ces escapades parisiennes, nous allons retourner de l'autre côté de la Terre, finir le voyage en Australie.