Le musée de Žiri présentait aussi des dentelles d'après les dessins de Vida Kejžar (que j'ai déjà évoquée, mais on en reparlera), réalisées par diverses dentellières et associées à des légendes locales.
La grotte Maršota
À Lednica près de Žiri se trouve la grotte Maršota. Elle tient son nom d'une vieille dame qui habitait cette grotte. Mais elle n'était pas seule. Un chien de garde vivait avec elle et gardait un coffre. Personne ne savait ce qu'il y avait dans ce coffre. La dame creusait un passage secret vers l'église Sainte Anne. Elle quittait rarement la grotte car elle faisait peur aux gens. Après quelques années elle mourut dans la grotte. Mais avant de mourir elle avait enterré le coffre profondément dans la grotte et il y est toujours.
Dessin de Vida Kejžar, exécution de Tina Filipič (école de dentelle de Žiri) et Milka Peternelj, texte de Pika Demšar
Le signe de la guerre
Cela se passe avant la seconde guerre mondiale. Les enfants circulaient librement et sereinement autour de la ville de Žiri. Un jour ils virent un vieux monsieur qui se montrait la tête. Ils lui demandèrent ce qui n'allait pas, et il répondit qu'il avait vu le signe d'une guerre à venir. Il leur montra les feuilles d'un hêtre. En haut des feuilles il y avait un jeune hêtre de la forme d'un serpent venimeux. Le vieux monsieur dit que c'était le signe de la guerre. Les enfants ne le crurent pas et passèrent leur chemin. Mais quelques années plus tard la guerre éclata et les villageois surent que le vieil homme avait raison.
Dessin de Vida Kejžar, exécution de Katarina Pivk (école de dentelle de Žiri) et Anika Jankovec, texte de Manka Rozman Multa
L'origine du nom "la zone du lac"
La zone de "Jezera/Lacs" (près de Jezerska à Žiri) a toujours été très humide et marécageuse. C'est là où l'eau stagnait le plus. L'endroit ne s'est asséché qu'àprès la construction des égouts. D'après le cadastre, cet endroit appartient à la commune de Dobrečeva, dont un quartier s'appelle "Jezero/ Lac". Il s'étend de Jernej's ou Tranz le boucher à Cilka Burnik's et de Bartel's à Glažar's. C'est près de la rue Jezerska, où tout était humide et recouvert d'étangs. Aujourd'hui les habitants utilisent toujours l'expression "Jezera/Lacs".
Dessin de Vida Kejžar, exécution de Agnes Cankar (école de dentelle de Žiri) et Majda Cankar, texte de Neje Jesenko
Les habitants de Žiri ne voulaient pas d'un lac
Mon arrière grand-mère racontait une histoire qui s'est passée il y a longtemps. Il était une fois, il y avait un lac à Žiri. Mais un jour les habitants sensés de Žiri se sont réunis et se sont mis d'accord sur le fait que le lac n'apportait que des ennuis. Il n'y avait pas de bon poisson, et lors de fortes pluies les maisons étaient inondées et la population craignait de se noyer dans le lac. Ils eurent l'idée de creuser la coline près de Boban in Selo, pour que l'eau puisse s'écouler vers Gorenja vas et plus loin vers Poljane et Škofja Loka. Ils commencèrent à creuser, et creusèrent jusqu'à ce que l'eau s'écoule et que la vallée apparaisse. La terre fertile de la vallée a permis les cultures et l'élevage. Et les habitants de Žiri vivent heureux depuis.
Dessin de Vida Kejžar, exécution de Hana Vrhovnik (école de dentelle de Žiri) et Marinka Albreht, texte de Žan Sedej
Goropeke village
En 993, les évèques de Frisingue ont offert Žiri au seigneur de Škofja Loka. L'intendant des évèques s'est aperçu qu'ils ne collectaient pas assez d'impôts, donc ils ont envoyé une lettre en Bavière, demandant aux bavarois de venir habiter gratuitement dans la région. Ils leur donnaient même un "huba". À cette époque un huba était un terrain de 25 hectares. Des bavarois arrivèrent et reçurent des champs, des forêts et des prairies. Le bois ne valait rien à cette époque, donc ils ont couvert les zones où poussaient des arbres. Puis les zones avec les souches d'arbres sont devenues des terres fertiles. Plus tard, les champs furent délimités, les forêts coupées, brûlées et à leur place poussa de l'avoine. Le village fut appelé coline brûlée, Goropeke en slovène.
Dessin de Vida Kejžar, exécution de Lucjia Kavčič (école de dentelle de Žiri) et Lojrka Ravnikar, texte de Anže Praprotnik
Le nom de Žiri
Jadis, bien avant que Žiri soit une ville, il n'y avait ni maison ni ferme. Seule une espèce d'arbre y poussait. C'étaient des hêtres. Les fruits du hêtre sont des faînes. Ils tombaient par terre et il en avait partout. Les gens ont commencé à écrire le nom de ces fruits avec une lettre majuscule (žir/faîne - Žiri/faînes).
Dessin de Vida Kejžar, exécution de Nika Kristan (école de dentelle de Žiri) et Marica Albrecht, texte de Miha Albrecht
L'origine de la vallée Jarčna - la vallée des moutons
On dit que la vallée Jarčna était une vallée de prairies où broutaient les moutons. L'autre nom des moutons était "jarci". Les moutons mangeaient tout ce qui poussait dans la vallée, herbe, feuilles, buissons et même la bruyère. Petit à petit, la population c'est installée dans la vallée et a planté des pommes de terre, des navets, des choux, pour se nourrir. Les moutons ont peu à peu disparu de la vallée et le nombre d'habitants a augmenté. Il y avait quelques fermiers et beaucoup plus de résidents, qui n'avaient pas leur lopin de terre. La vallée tient son nom des moutons, car les gens disaient que la vallée Jarčna se trouve là où broutent les moutons.
Dessin de Vida Kejžar, exécution de Klara Laknar (école de dentelle de Žiri) et Maria Rupnil, texte de Kaja Dolenec
Les Turcs à Breznica
Cela s'est passé il y a longtemps, quand les Turcs envahirent la Slovénie. Selon la légende, ils voulaient aussi conquérir Breznica. Quand les habitants de Breznica surent que les Turcs arrivaient, ils ont vite agrippé leurs enfants, des vivres, et se sont enfermés dans la petite église de Breznica. Ils avaient peur que les Turcs n'enlèvent les jeunes hommes pour en faire des Janissaires, et réduisent les autres en esclavage. Ils espéraient que la vieille porte en bois les protégerait. Quand les Turcs sont arrivés, ils ont cherché les habitants mais ne les ont pas trouvés. Puis ils se sont rendu compte qu'ils s'étaient enfermés dans l'église du village. Ils ont essayé de casser la porte, mais n'ont pas réussi. Ils ont fait ruer un cheval contre la porte, mais la porte ne s'ouvrait pas. Personne ne sait ce qui s'est passé ensuite, néanmoins on pouvait voir l'empreinte du fer à cheval sur la porte jusqu'en 2002, date où l'église fut révonée.
Dessin de Vida Kejžar, exécution de Erazem Stanonik (école de dentelle de Žiri) et Nada Jereb, texte de Nika Kavčič