Les lions de Sicile, de Stefania Auci
L'épopée d'une des plus grandes dynasties italiennes devenue légende.
1799, Paolo et Ignazio Florio quittent leur Calabre natale pour s'installer à Palerme. Passionné, ambitieux, les deux frères et leur famille n'aspirent qu'à une chose: se hisser parmi les puissants de la ville. C'est sans compter le mépris des palermitains qui voint d'un mauvais œil ces étangers dont "le sang pue la sueur". À force d'obstination et de volonté, les Florio, en se lançant dans le commerce d'épices, se frayent un chemin qui, un jour peut-être, leur donnera un empire. Mais leur réussite ne les protège pas de drames plus intimes, car Paolo et Ignazio, pourtant unis comme les cinq doigts de la main, aiment la même femme...
Succès phénoménal en Italie, bientôt adapté à l'écran par les producteurs de L'amie prodigieuse, Les lions de Sicile ouvre une fresque passionnée et tourmentée, à l'image de cette Italie du Sud qui en constitue le décor.
Une grande saga familiale qui tient en haleine. Et où l'on s'aperçoit qu'on étudie l'histoire de France à l'école, mais pas du tout celle des autres pays.
Des fils de coton, des aiguilles, des fuseaux, des petits métiers portatifs.
La dentelle est un art.
Pour en tisser quelques centimètres carrés, fil à fil, suivant un motif au dessin subtil, il faut une main ferme, de la patience et une vue aiguisée.
Les dentellières de Burano le savent bien, elles dont le talent a assuré pendant des siècles la prospérité économique de leur île. Elles ont ensuite exporté leur savoir-faire grâce à Catherine de Médicis, qui a convaincu plusieurs d'entre elles de s'installer en France et d'enseigner leur technique secrète dans des couvents. La dentelle est alors devenue un ornement vestimentaire réservé aux dames et aux messieurs les plus riches du royaume. Les écoles les plus célèbres quittent l'Italie et se déplacent vers des villes du nord de l'Europe: Valenciennes, Calais, Bruxelles, Bruges...
Plus tard, Napoléon s'entichera de ce tissu au point de l'imposer pour tous les habits de sa cour.
En Angleterre, au début de la révolution industrielle, son élaboration recourt pour la première fois à des procédes mécaniques. Lorsque la reine Victoria, le jour de ces noces, porte un voile de tulle fabriqué à la machine, tout le monde s'accorde pour prédire que la technique déliacte du tissage à la main n'a plus d'avenir.
Elle survit pourtant, tout en se modifiant: de nouveaux fuseaux permettent par exemple un travail plus rapide; on se hasarde à introduire l'usage de fils colorés; les jeunes filles pauvres sont encouragées à exercer la profession de dentellière.
Mais il faut attendre longtemps avant que cet art vénérable ne revienne à la mode, d'abord à Vanise, puis dans l'ensemble de l'Italie.
La dentelle faite à la main y devient l'apanage de quelques familles richissimes. C'est un bien rare, aussi précieux que les bijoux.
Un trésor.
Pas mal de choses à dire sur cet extrait. Bon, l'auteure s'est renseignée sur la dentelle, mais elle mélange un peu. À Burano, c'est de la dentelle à l'aiguille, on n'a pas besoin de fuseaux.
Catherine de Médicis a peut-être inspiré la noblesse française pour le port de dentelles, mais ce n'est pas elle qui a fait venir des dentellières italiennes en France. C'est Colbert qui a créé les manufactures de dentelles, à partir de 1665 (Catherine de Médicis est décédée en 1589), pour avoir une fabrication locale et éviter la fuite de capitaux vers l'étranger, et le déficit de la France. Tiens, un homme d'état préoccupé de la production locale, certains feraient mieux de s'en inspirer.
Je n'ai pas pu trouver d'informations sur le voile de mariée de la reine Victoria, mais elle portait une robe avec de la dentelle de Honiton, donc à la main et aux fuseaux, dentelle à fils coupés, et pendant son règne elle a pris soin de passer des commandes aux dentellières du Devon pour leur fournir du travail.
Connaissez-vous les fuseaux qui permettent un travail plus rapide? Ça m'interesse beaucoup pour finir mon ombrelle plus rapidement.
Puis la dentelle est plus rapidement évoquée plus loin, une des héroïnes de l'histoire fait de la dentelle aux fuseaux. Mais ce n'est pas du tout le sujet principal de ce livre, qui est vraiment une saga historique.
Le deuxième tome de cette saga vient de sortir en librairie, j'espère qu'il sera rapidement disponible à ma bibliothèque.