Les cloches jumelles
Les cloches jumelles, de Lars Mytting
Dans un village situé au fin fond d'une vallée montagnarde norvégienne, la femme du propriétaire de la grande ferme Hekne est morte en couches après avoir donné naissance à des sœurs siamoises. Les filles, soudées par la hanche, mais joyeuses et vives d'esprit, ont peu à peu manifesté un talent hors norme, celui de tisser à quatre mains des œuvres somptueuses et d'autant plus appréciées que, dit-on, les images et les situations qu'elles ont mises en scène se sont avérées prémonitoires. À leur mort prématurée, leur père a fait fondre tout le métal d'argent de la ferme pour fabriquer deux cloches dont il a fait don à la magnifique église en bois debout du village. Depuis lors, leur chant mélancolique et singulier résonne dans la vallée pour annoncer le début de la messe ou, parfois, un danger imminent.
Plusieurs siècles se sont écoulés lorsque se présentent au village deux jeunes hommes : un nouveau prêtre, bien décidé à laisser une empreinte de modernité sur son passage, et un chercheur allemand en architecture venu étudier le joyau de la vallée que constitue l'église en bois debout. Les deux cloches sont menacées, tout comme le cœur d'Astrid, la descendante de la famille Hekne, qui va devoir faire un choix entre les deux prétendants et lutter pour préserver l'héritage familial...
Dans un sublime décor de glace, Lars Mytting parvient à sont tour à tisser et croiser les fils délicats d'un conte nordique tout en finesse et d'un roman d'aventures qui s'étend sur plusieurs générations, où l'on suit la trajectoire du personnage principal, ô combien romanesque : cette église en bois debout avec ses cloches jumelles, au centre de toutes les convoitises.
Les jumelles siamoises ont donc tissé une tapisserie, qui a aussi été confiée à la paroisse (comme les cloches), mais dont on ne sait pas grand-chose : ni ce qu'elle représente exactement, appelé la nuit du Rascle et sensé représenter l'apocalypse, ni même où elle se trouve quelques siècles plus tard. On en saura peut-être un peu plus dans le livre qui constitue la suite de celui-là ? Indépendamment de la (toute petite et au début) partie textile, le reste de l'histoire est palpitant.