Petits tracas de Guyane - 1
J'ai mis un numéro car c'est peut-être le premier article d'une série, je ne sais pas.
Quand nous sommes arrivés, on nous a dit 'Le bon pain s'achète au supermarché'. Pas difficile, il n'y a qu'un supermarché. Bof, très bof. En plus il faut faire une dizaine de kilomètres en voiture, au prix de l'essence ça fait cher la baguette. On trouve aussi du pain dans les superettes. Un peu plus près, mais encore plus bof. Il y a quelques boulangeries, pour lesquelles aussi il faut faire des kilomètres. Bon, sur le chemin du retour de l'école je m'y arrête, j'achète une baguette et je demande un cube de levure (on va faire une brioche maman?). Et là je comprends: il n'y a pas de levure fraîche. La boulangère me dit qu'il n'y en a pas en Guyane, qu'elle utilise la même que celle que je peux acheter chez l'épicier. Compris! Pas de bonne levure = pas de bon pain. Et la baguette aussi est bof.
Et bien puisqu'on ne peut pas trouver de pain correct en Guyane, on va le faire. Je sors le manuel de la machine à pain, avec laquelle je n'ai fait que des brioches jusqu'à présent (voilà ce que c'est que d'avoir une bonne boulangerie au coin du pâté de maison!). Je suis bien les instructions, je lance la machine, et je sors... un pavé. Il pourra me servir si je dois construire un mur.
Mais comme je suis du genre tenace, je me plonge dans mon livre 'Pains et autres gourmandises' d'Anne Sheasby (chez Gründ). Je lis attentivement les principes de base, et surtout le chapître sur la levure. Et voilà l'explication: j'avais utilisé de la levure chimique comme préconisé dans la notice (une notice traduite), et il me faut de la levure déshydratée à action rapide. Retour au supermarché, mais pas pour le pain, pour la levure. Deuxième essai réussi:
et le pain de 500 g a fait à peine plus d'un repas, il a fallu en refaire pour le repas suivant. Maintenant je sais où on trouve du bon pain en Guyane: chez moi, pas chez la voisine, mais ce n'est pas pour vous, you!