Fuselliamo - 5 -
L'association possède aussi une collection de carreaux anciens.
Trois dernières belles pièces de cette exposition.
À demain pour la suite.
Continuons la visite avec trois autres magnifiques pièces.
Encore un petit tour demain?
Après Fagagna, le voyage nous emmène à Gradisca d'Isonzo chez l'association Fuselliamo. L'association est créée en 2007, et elle publie une magnifique revue avec des modèles originaux, conçus et dessinés par les membres de l'association. Et très bien exécutés, entrons donc regarder quelques pièces de dentelle, avec quelques gros plans.
La suite demain.
La visite d'aujourd'hui est consacrée aux dentelles, toujours difficiles à photographier derrière des vitrines qui reflètent si bien les lumières, qu'elles soient naturelles ou artificielles.
Noémi Nigris est née à Fagagna en 1872. Très jeune, elle promeut l'école de dentelle et, avec Cora di Brazzà, fonde le laboratoire de l'industrie du jouet à Fagagna, à la fois un moment de croissance, de rédemption et de revenu personnel pour les femmes et les filles. Noemi Nigris suit l'activité de l’école de dentelle depuis le début. Elle-même a appris à faire de la dentelle aux fuseaux, a obtenu son diplôme d’enseignant en dentelle en 1900. Elle décède à Fagagna à l’automne 1954.
Joli col, on va le regarder de plus près.
Sœur Rosina arrive à Fagagna en 1930. Elle est originaire de Cantù, dont elle apporte dessins et techniques de fabrication, et est experte dans l'art de la dentelle aux fuseaux, une activité qu'elle cultive avec passion et qu'elle sait transmettre aux nouveaux et anciens étudiants depuis quarante ans. De nombreuses pièces réalisées à son époque occupent des groupes de dentellières pendant des jours et sont principalement destinées à l'ameublement religieux. Vieille et presque aveugle, elle continue d'animer des cours de dentelle pour les filles pendant les vacances jusqu'en 1971.
Le fond est fait en remplissage avec un fil différent, il n'est pas de la même couleur.
En 1983, à l'occasion du millénaire de la ville, le maire M. Elia Tomai a voulu mettre en lumière l'histoire de la glorieuse école de dentelle de Fagagna. À partir de cette époque, les cours de dentelle de Fagagna furent dispensés par l'école de dentelle de Gorizia. Grâce à cela, de nombreuses femmes et filles maîtrisent aujourd’hui l’art de la dentelle, et en conservent la tradition. L'école de dentelle a été reconstruite dans une grande salle du musée Cjase Cocel et le visiteur peut aujourd'hui admirer quelques dentellières au travail, comme à la fin du XIXe siècle.
Ce fond est différent du précédent.
Aujourd'hui, "l'Ecomuseo Il Cavalîr" propose des cours de dentelle, fréquentés principalement par des femmes et des jeunes filles passionnées par ce travail artistique. L'enseignante Cinzia Persello, de Fagagna, est une jeune femme qui a appris la dentelle en suivant les cours à Gorizia lorsqu'elle n'était qu'une enfant. Elle a continué à apprendre, obtenu son diplôme et devenue dentellière enseignante.
Et gros plan sur les volutes.
De nos jours, il n'est pas facile d'encourager les jeunes filles à cet art car la réalisation de la dentelle aux fuseaux est trop difficile pour les très jeunes filles qui préfèrent des activités plus rapides et plus proches de leur monde. Ainsi de nouveaux modèles sont proposés comme par exemple des bracelets, des pendentifs, des applications pour tricots, des colliers réalisés en fils d'argent, dorés et colorés.
Bordure de nappe d'autel avec carton du modèle, 19-20ème siècle.
Mais le clou de ce musée ethnographique, c'est son ancienne école de dentelle.
Anciens cartons dans un tiroir, on s'est fait gronder de l'avoir ouvert.
L'école de dentelle est née grâce à l'initiative de la comtesse Cora Slocomb Savorgnan de Brazzà, qui en 1891, rassemble autour d'elle, au château de Brazzà, un groupe de filles à qui elle enseigna cet art très raffiné qu'elle aimait tant. En quelques mois, devant le succès de l'initiative, la comtesse fonda les écoles coopératives de Brazzà dans les villes voisines, dont Fagagna, gérées par les élèves qui obtinrent le titre d'enseignant.
On avait le droit d'ouvrir les tiroirs avec les livres d'échantillons.
Les écoles dépendent de Brazzà qui fournit le fil, les fuseaux, les patrons, les dessins et s'occupe de trouver des clients et de vendre les produits. Le salaire des ouvriers vient de Brazzà, où l'administrateur Pietro Etro s'occupe du rendement économique des écoles et Dorina Bearzi du contrôle technique des travaux réalisés. La première école fut fondée à Brazzà en 1891 et l'année suivante à Fagagna, le sénateur Gabriele Luigi Pecile appuya la naissance d'une institution similaire qui en dépend. Les filles et les enfants sont payés à la pièce et reçoivent un salaire qui représentait une grande ressource en ces temps de misère. La production de dentelle aux fuseaux, activité inhabituelle dans le Frioul, lui a permis d'organiser un réseau de vente cohérent grâce à ses vastes connaissances.
C'est fou de penser que les élèves faisaient de la production!
Dès les premières années, l'école peut se vanter de nombreux prix et récompenses en Italie et à l'étranger, à commencer par la "Major Honnor" de Chicago en 1893, et les deux médailles d'or et deux d'argent à l'exposition de Paris en 1900. D'autres médailles d'or sont gagnées à Udine en 1906, à Copenhague et à Vicence en 1908. La production de dentelle d'art continue de se développer et trouve sa plus grande diffusion à Rome où elle est appréciée et achetée par une clientèle très nombreuse et exigeante. La reine Margherita est l'une des meilleures clientes et avec elle les dames de la cour et de nombreuses princesses, comme en témoignent encore les dessins de couronnes et d'armoiries réalisés en dentelle aux fuseaux pour personnaliser les trousseaux.
Malheureusement, dès le début de 1900, Cora di Brazzà quitte l'école et se retire de la vie publique à cause d'une grave maladie qui l'a éloignée pour toujours du Frioul. L'activité se poursuit pendant quelques années grâce à l'équipe dont elle s'était entourée.
En 1908, soixante filles travaillaient la dentelle pendant les vacances scolaires et il y avait au total cent trente filles engagées dans ce métier.
Il y a écrit de ne pas toucher mais on a envie de démêler ces fuseaux...
À partir de 1911, année de l'inauguration de la Casa della Gioventu, l'École de dentelle change de locaux. La même année, trois religieuses arrivent à Fagagna pour aider les prêtres à la paroisse. L'une d'elles, Sœur Carolina, originaire de Cantù, aide Angelica Marcuzzi à l'École de dentelle, dont la direction est confiée à Noemi Nigris.
Mais l'enseignante Angélica se révèle surtout dans son cahier, sorte de cahier usé et froissé où elle note jour après jour le déroulement de l'école : prix, achats, dépenses, matériel endommagé, notes sur les élèves, rappels… Au milieu de tout cela, il y a des conseils et des remèdes écrits tantôt en italien, tantôt en frioulan, qu'elle transmet peut-être à ses élèves pendant les pauses. L'école devient ainsi pour les filles et les garçons un lieu d'apprentissage d’éléments de la vie pratique, si utiles aux futures épouses et aux petites femmes qui avaient besoin de devenir expertes pour survivre dans un monde difficile et affronter trop souvent les épreuves et la misère.
En 1921, l'école de Brazzà ferme définitivement ses portes en raison de grandes difficultés qui rendent sa poursuite impossible. Un écrit qui porte la signature d'Idanna Pirzio Biroli, fille de Cora, transfère temporairement à l'école de Fagagna tous le matériel qui servira à raconter les origines de l'institution et l'activité importante de l'école elle-même, et transfère définitivement le matériel qui peut être utile à l'école affiliée qui a désormais pour tâche de maintenir en vie l'industrie de la dentelle aux fuseaux.
Suite de la visite demain.
Entrons dans la cour du musée: un groupe de dentelllières nous accueille.
Promis, demain nous entrons dans le bâtiment.
Après Udine, la deuxième journée de voyage nous a emmenés à Fagagna, visiter le musée ethnographique Cjase Cocel. Le musée est situé dans un superbe bâtiment (une ancienne ferne?).
Avec une belle cour intérieure.
Et un champ de mûriers.
Demain nous allons entrer dans le musée.
Je n'avais pas fini mon hexagone dans le temps imparti (en même temps ce n'est pas une course), voici les différentes étapes de réalisation.
Où l'on voit que: il aurait fallu ajouter des paires pour la paume de la main; une grossière erreur dans le fond (mais comment ai-je fait pour louper ce point?); un picot tiré avec l'épingle; un motif à l'envers (penser à retourner l'image avant de faire le carton).
Allez donc voir ce qu'ont fait les patcheuses.