Au sous-sol de l'école? Au musée d'Idrija? je ne me souviens plus...

(Note à moi-même: pour le prochain congrès, prévoir un petit carnet pour noter à quoi correspondent les photos.)

Dans un sous-sol, présentation originale des dentelles sur des colonnes.

Dans la salle d'à côté, des dentelles faites par des femmes de mineurs

en hommages à leurs maris (ou peut-être leurs pères), Idrija est une ancienne ville minière, ancienne car l'exploitation du mercure n'est plus d'actualité.

Et juste pour le plaisir, une idée pour un globe lumineux.

L'école de dentelle d'Idrija fonctionne depuis 150 ans sans discontinuer. Elle accueille les enfants à partir de 6 ans, filles et garçons. Et à Idrija, il n'est pas du tout ringard, ni mal vu, ni incongru de faire de la dentelle, qu'on soit fille ou garçon. Entrons dans l'école.

Chaque année, la ville organise un festival de dentelle, au cours duquel les travaux de l'année des élèves sont exposés et soumis au vote du public. Les dentelles (toutes? celles qui sont primées? je ne me souviens plus.) restent exposées un an, ensuite elles sont rendues aux élèves. Nous avons visité cette exposition, mais malheureusement photos interdites (pourquoi? C'est frustrant).

Ensuite nous avons visité la partie cours d'adultes. Dans l'escalier qui y mène, quelques vitrines avec des travaux de recherche intéressants, à partir de dessins

Les dentelles réalisées.

Vous en voulez encore? Allez, encore deux avec dessin et dentelle sur la même photo, c'est bien parce que vous êtes sages.

Après le congrès, le traditionnel voyage à travers le pays. Nous sommes partis avec notre guide anglophone Joze et notre traductrice pour le français Milena. Mais Milena parlait aussi l'anglais, et Joze le français. Première étape: Idrija (rappel: prononcer Idri-ia).

A Idrija la dentelle est partout. Dans la rue:

devant les cafés

et même sur la bâche du dit café.

Dans les vitrines, une agence immobilière

Le store californien d'un snack

Et même sur les fenêtres de l'office de tourisme.

L'année dernière, la robe Manado de Couture Nomade était gratuite avec concours à la clef. Bon je suis complètement hors délai mais ce n'est pas une raison pour ne pas la montrer.

Il faut dire que pour la ceinture

J'ai fait ma dentelle moi-même. 

Et oui, quand j'achète une mécanique ça se passe mal. J'ai porté cette robe et sa ceinture assortie pour le congrès, mais à cause du sac à dos contenant mon matériel photo et surtout de sa sangle autour des hanches, personne n'a remarqué la dentelle.

Robe: drap housse en lin à peine usé dans un coin
Ceinture: coton à carreaux rapporté d'Inde il y a longtemps, housse de couette en lin usée dans un coin aussi, dentelle en lin écru Goldschild 80/3.

Avant d'aller en Slovénie, j'ai aussi fait un peu de dentelle. Il me fallait un modèle de 2,5cm de large. Oui, parfois c'est comme ça, c'est plus les dimensions qui importent que la technique, il faut dire qu'en techniques je couvre un bon spectre. Donc 2,5 cm de large pour une dentelle, plutôt un entre-deux, à faire en lin, ce qui exclut les fines dentelles en coton ou soie. Je trouve ce modèle avec une double rivière en grille, il me plait mais il est trop large. Peu importe, il suffit d'en faire le même mais avec une seule rivière. Cadeau.

Après la largeur, la longueur. Il m'en fallait 1,20m plus les valeurs couture.

Comment faire une telle longueur avec un carreau à blocs, ou bien un carreau à roue mais dont la circonférence ne tombe pas pile en nombre de motifs? Il suffit de deux cartons du modèle. Au début c'est facile, au bout du premier carton on pose le deuxième en faisant correspondre les motifs. Quand on arrive vers la fin du deuxième carton (on a pris soin d'enlever les épingles au fur et à mesure en en laissant une longueur suffisante pour tenir la dentelle en place),

on peut retirer le premier

et le placer devant le deuxième, toujours en faisant correspondre le motif.

Et voilà comment on peut faire 1,20m de dentelle (ou plus) avec deux cartons de 15 à 20 cm chaque.

Avec cette danse des fuseaux se termine le congrès OIDFA à Ljubljana. Et pas de chance, j'ai raté une des expositions, celle du Musée de la Ville de Ljubljana (je ne sais pas comment je me débrouille, je rate toujours une des expositions).

Pour le prochain congrès, on devait avoir rendez-vous à Bruges en 2018, dont voici le logo interprété de différentes façons (et il y en avait encore plus sur le stand de promotion du congrès). Malheureusement, depuis la nouvelle est tombée, il n'y aura pas de congrès OIDFA en 2018 et on ne sait pas encore ce qui sera organisé autour de l'assemblée générale légale. Affaire à suivre.

Le congrès est fini, mais en attendant le suivant nous allons partir quelques jours en voyage en Slovénie, et on y verra encore de la dentelle.

A quelques pas du musée Ethnographique, un bâtiment sur la même place piétonne, le Musée National de Slovénie. Il y avait une dentelle particulière: la plus ancienne dentelle de Slovénie, datant du 17° siècle, trouvée dans la tombe de Janez Vajkard Valvasor. A l'étage, juste à coté de la salle d'armes. On m'a dit de ne pas cligner des yeux sinon j'allais la rater, effectivement c'était un tout petit morceau, et mon appareil photo a dû cligner de l'obturateur au mauvais moment parce que je n'en ai pas de cliché.

Mais j'en ai profité pour visiter le reste des salles d'exposition, où j'ai croisé cette noble dame, peinture du 17° siècle, peintre inconnu

Mais qui porte de belles dentelles.

Ainsi qu'Anne-Sophie de Silésie (dont je n'ai trouvé aucune trace)

et la reproduction des vêtements qu'elle porte sur le tableau, intéressant.

Autre vêtement présenté, 'papillon russe', œuvre du costumier croate Alan Hranitelj (je vous laisse faire des recherches, tout ce que je trouve est en croate). L'étiquette mentionne 1988-2008, mais ça ne peut pas concerner son état civil, donc il a mis 20 ans à faire cette robe?

Quand on a bien appris à repriser, on sait aussi broder et décorer son linge.

Un peu comme dans tous les musées, une partie liée à l'histoire du vêtement, et oui à l'époque on ne jetait pas à tout va, tout le monde réparait les vêtements, et donc il fallait avoir le matériel pour le faire.

Et puis il fallait apprendre à le faire. Ce n'est pas si difficile, vous le verrez bientôt ici.

Le musée Ethnographique possède aussi une exposition permanente très intéressante, avec quelques costumes traditionnels.

Qui bien évidemment contiennent de la dentelle: la dame en jupe orange

Et la dame de profil à droite