La Médina est la vieille ville de Rabat, au bord de la mer et sur la rive du Bou-Regreg. Elle se compose essentiellement de deux rues perpendiculaires, desquelles partent plein de petites ruelles sans issue. Elles sont couvertes, à l'origine de cannisses, pour assurer une certaine fraîcheur grâce à l'ombre prodiguée. Les rues sont bordées de part et d'autres de petites échopes étroites, et très spécialisées, qui vendent des produits de l'artisanat marocain. Souvent les ateliers sont juste derrière.
Justement, le gérant d'un magasin de tissus nous a proposé de visiter l'atelier de tissage... Incroyable de voir quelles merveilles ils peuvent tirer d'un métier aussi archaïque!

Pour un tissage de 4m de large, les baguettes d'encroix sont en bambou et courbes, ainsi que la structure. Les cadres sont suspendus sur des poulies qui sont en fait des roulettes de meubles. Et tout ça fonctionne, c'est magique.

Si vous souhaitez rencontrer Eva, tisserande chez qui je suis allée en stage, elle est présente ce dimanche à Florac pour les journées des bergers. Allez la voir de ma part, moi je ne pourrai pas y être!
Je ne sais pas s'il y aura beaucoup de moutons, avec les consignes visant à éviter une épidémie de fièvre aphteuse, l'organisation de ces journées risque d'être perturbée, mais les démonstrations de tissage auront bien lieu.

Me voici donc revenue d'une semaine de stage de tissage. Nous étions quatre stagiaires, dont deux qui avaient déjà tissé.
Premier jour: il faut choisir ce qu'on veut faire. Au programme: ourdir puis monter trois chaines, une pour des tapis-lirettes, une pour un tableau en laine, une pour des chiffonnettes en lin. Et choisir et déchirer du tissu pour faire les lirettes.
Deuxième jour: je commence à tisser une chiffonnette avec le point de panama: chaine et trame fils deux par deux (à gauche sur la photo). J'en bave un peu... Quand j'ai fini, je tisse une autre chiffonnette, pour Yvonna qui tisse un paysage avec moutons. Décidément, les tapis lirettes ne me correspondent pas, j'en parle à Eva, changement de programme pour moi. De plus, elle essaie de continuer une chiffonnette car le tissage n'est pas beau, elle réalise que le peigne est beaucoup trop gros pour ce fil de lin, elle a voulu nous faire démarrer trop vite...
Troisième jour: on coupe les chiffonnettes, on change le peigne, et je tisse une bande en lin, toujours au point de panama (au milieu).
Quatrième jour: Eva a une chaine déjà préparée, en lin, pour faire des torchons. Nous montons la chaine pour que je commence un torchon, avec un point en losange. Je commence à tisser le soir, pas facile, mais je m'accroche: ça correspond exactement à ce que je voudrais faire, au point de vue matière et finesse.
Cinquième jour: le torchon est fini (à droite).

Pendant ce temps Denise a réalisé deux tapis-lirette, Marie-Jo deux tableaux en laine avec des moutons, Yvonna était déjà partie avec le sien.
Il est temps de partir....
Merci Eva!

Et oui, je abandonne...
Suis-je fâchée? Non, et je suis même contente.
Contente de vous abandonner? Ce n'est pas la raison même.
Regardez plutôt, pendant une semaine je vais faire un stage là.

J'avais noté le titre et les références, je le guettais sans vraiment le chercher, et je l'ai vu en vente aux enchères sur Internet, personne n'enchérissait, bref je l'ai acheté... LE livre! Le Tissage de Marylène Brahic chez Gründ. Le métier à tisser et le stage de tissage suivront sûrement dans pas longtemps.Le sympathique vendeur n'est pas très loin, et ayant un stand au marché aux puces de ma ville, m'a proposé de l'apporter, il ne me restait plus qu'à aller le chercher sur son stand, ce matin.
Bon, je retourne à ma lecture!!