Après le congrès (cérémonie de clôture le dimanche vers 16h), certains rentrent chez eux des dentelles plein la tête, d'autres n'en ont pas assez et poursuivent avec une excursion de cinq jours au travers des Pays-Bas, avec pour thème principal devinez quoi... La dentelle bien sûr!
Avec plusieurs visites par jour, j'ai de quoi remplir des pages, alors j'ai choisi de morceller le voyage et de consacrer chaque journée à une visite seule.
Nous sommes donc le lundi 07 juillet (pour l'instant ça correspond) et nous partons pour Leens, Uithuizen pour des visites touristiques classiques, puis Warffum.
A Warffum nous visitons le musée en plein air 'Het Hoge Land'. Ce sont des maisons et bâtiments du centre-ville qui ont été rachetés pour être préservés, et présenter le mode de vie de la population rurale du nord ouest de Groningue: école, boucherie juive, maison des veuves, intérieur d'une maison. On passe d'une maison à l'autre en vitesse, visiter un musée de plein air sous la pluie ce n'est pas l'idéal. Dans ces intérieurs on découvre pourtant des merveilles, qui équipaient tous les foyers à une époque où il fallait tout faire:
un rouet,

un échevaudoir, je n'en avais jamais vu de cette forme (ou alors c'est autre chose, les spécialistes ont la parole),

 
un métier à tisser,

et regardez les lisses: l'oeilleton est en métal, le reste en fil, je n'en avais jamais vu faites comme ça!

Le deuxième numéro de mon abonnement déjà. A part des articles sur l'histoire des textiles ou des artistes contemporains, avec de belles photos, pas beaucoup de propositions de tissage qui me fasse vraiment envie, en plus presque tous avec plus de 4 pédales.
Bon, j'attends le prochain numéro.

Il y a un moment déjà que j'ai craqué, et que je me suis abonnée au fameux magazine de tissage. Et j'ai reçu mon premier numéro. Evidemment, le tissage sur lequel j'ai flashé et que j'ai envie de faire, et bien je ne peux pas... Il faut 8 cadres et 9 pédales, et mon métier n'a "que" 4 cadres et 4 pédales. Pour les pédales, on peut s'arranger et calculer un autre pédalage, mais pour les cadres rien à faire...
Je vais essayer d'adapter le modèle.

Acheté chez Artifilum, 'A handweaver's pattern book' de Marguerite Porter Davison, apparemment édité à compte d'auteur en Pensylvanie (Etats-Unis). L'enfilage et le pédalage précisément décrit pour réaliser énormément d'armures différentes. Et oui c'est comme ça qu'on appelle la façon dont chaîne et trame se croisent pour former différents motifs de tissage, j'imagine la déception de ceux qui espéraient me voir déguisée en chevalier du moyen-âge.

En voulez-vous une page à titre d'exemple?

J'avais apporté mon livre de tissage lors du stage, fièrement je le montre à Eva, qui évidemment l'avait déjà. En plus ce n'est pas le livre de référence. 'On sent qu'il n'y a pas une longue tradition de tissage' a-t-elle dit. Allons bon!
Donc le livre est écrit par une suédoise, il en existe une traduction en français, mais évidemment c'est une édition ancienne et il est épuisé. Mais voilà, il suffit d'avoir un peu de patience et de surveiller certains (ou plutôt un certain) site de vente aux enchères pour le trouver un jour.
Et voilà donc ce fameux livre de référence: 'Le livre du tissage' de Laila Lundell, chez Dessain et Tolra, qui date de 1978. 352 pages tout de même, j'ai de quoi m'instruire!

Allons bon, un titre dans une autre langue... En suédois! C'est le titre d'un magazine de tissage, que m'a envoyé Kerstin. Le titre est suédois, la publication est suédoise, on sent qu'il y a là-bas une longue tradition de tissage, et encore fortement présente dans la société actuelle, mais Kerstin a eu la délicatesse de m'envoyer la version anglaise de la publication, ce qui la rend accessible. Seuls les encarts publicitaires ne sont pas traduits, en général ce sont des fournisseurs de matériel pour tisserands qui ont un site et on doit pouvoir se débrouiller pour savoir ce qu'ils vendent. Et oui les fournitures sont assez difficiles à trouver en France.
Le magazine contient des articles sur des artistes textiles, et des prositions de tissage avec les armures correspondantes.
Merci Kerstin, tu m'as vraiment gâtée!

Voilà quelques mois qu'elle est dans la maison, tapie dans une pièce du rez-de-chaussée. Elle ne bouge presque pas. Pourtant elle est vivante, je sens son odeur quand je rentre dans la pièce. Elle fait parfois du bruit, surtout quand mes filles osent s'en approcher, peut-être n'aime-t-elle pas les enfants? Je vais la voir tous les jours. Bon, au bout de tout ce temps, et maintenant que j'ai appris, il va falloir que je l'apprivoise...

On retourne chez les potiers pour aujourd'hui. Dans l'un des ateliers, il y a un artiste qui fait du modelage, et des choses très jolies. Et là, c'est Bénédicte qui a choisi et qui a acheté avec son argent de poche cette jolie tisserande....

C'est pas juste, elle aurait dû être pour moi!
Heureusement, comme c'est un objet fragile, elle ne restera pas dans une chambre d'enfants, elle trônera au salon!

Après avoir vu la dentellière, remontez la rue principale, et prenez la rue de l'église. La rue, étroite, abrite plusieurs musées, dont un musée de dentelle. On le reconnait facilement: la plupart des maisons affichent le métier de leurs occupants en carrelage.
Sur deux étages, le musée abrite une belle collection de dentelles, essentiellement de la famille Castells, anciens propriétaires d'une société de production de dentelle main, de 1862 à 1968.

En se promenant dans la rue, on trouve d'autres plaques en céramique représentant le métiers des habitants (ou anciens habitants): un tisserand

 
une brodeuse

Voici mes achats à la médina:
- de la percale blanche, pour faire du boutis; j'ai pris tout le rouleau chez le marchand: en trois mètres de large, une largeur assez exceptionnelle, plus de dix mètres de tissu, que je n'ai pas mis sur la photo, je me suis dis que ça n'allait pas bien rendre.
- à gauche, une écharpe en soie et broché, il faut l'avoir dans les mains car les fils métalliques passent d'un côté, où ils sont tissés, à l'autre côté, entièrement pris entre deux épaisseurs de tissage de soie. Je ne sais vraiment pas comment c'est fait.
- au milieu, un jeté de lit en sisal (ici appelé sabra), c'est la fibre tirée de l'agave, aussi communément appelé aloès. Il faudra que je le mesure, mais c'est immense. Tissé main évidemment, attention c'est une fibre très inflammable.
- à droite une autre écharpe, toute douce, c'est du coton. Le tissage est beaucoup plus simple, mais c'est aussi très joli.