Merveilles de soie et d'or - 1 -
J'ai eu l'occasion d'être à Paris juste avant la fin de l'exposition Sur les routes de Samarcande, merveilles de soie et d'or à l'Institut du Monde Arabe.
Par les fenêtres équipées de diaphragmes, on peut voir les bâtiments de mon ancienne université.
Allons visiter ensemble cette exposition. On commence par les costumes masculins. Le texte en italique est issu du livret visiteur.
La pièce la plus importante des costumes d'hommes est le caftan appelé "chapan". Il s'agit d'un manteau ample, long, à la coupe unique, qui couvre plusieurs couches de vêtements. À la cour de l'émir, les plus beaux chapans sont confectionnés sur une base en velours de soie appelée "bakhmal", et arborent des broderies d'or. Ils intègrent trois compositions ornementales distinctes: les style "darkham", le style "buttador" et le style "daukhor". Nommé "zardozi", l'art de la broderie d'or s'est répandu en Inde, en Chine, en Iran et en Europe depuis des siècles. Il atteint son apogée au Turkestan à la fin du XIXème siècle et au début du XXème. Sa renommée vient des techniques ainsi que de la créativité déployée par les brodeurs de Boukhara qui créent des pièces monumentales à l'attention des élirs. Lieu éminent de richesse et de pouvoir, la cour de Boukhara a gardé la tradition "Timuride" de la robe d'honneur. Des chapans brodés d'or sont offerts aux ambassadeurs et aux hauts gradés militaires en tant que cadeaux diplomatiques. Ces derniers pouvaient porter jusqu'à sept chapans superposés les uns sur les autres.
Et oui ce sont les hommes qui brodent. Un panneau expliquait que les femmes sont impures et pourraient souiller l'or. Mouais. Alors imaginez quand elles ont leurs règles.
Quelques détails: sur celui-ci on voit que les broderies sont réalisées sur un velours de soie à motifs.
Le bord ressemble à du tricot, en fait des points de chaînette très petits et près des uns des autres.