À part les Jeux Olympiques, l'autre événement très important de l'été dernier, c'est que je suis allée à New York. Depuis 30 ans que mon mari rêve d'y aller, il a enfin réussi à m'y traîner entraîner. Et donc maintenant il est réveillé, il n'a plus besoin de rêver.
Je ne vais pas vous faire la touriste bateau, on va se contenter de New York version textile, thème du blog oblige. Et rayon textile, je suis allée voir la superbe exposition Manus versus Machina au MET (Metropolitan Museum). Ici je vous mets deux vêtements emblématiques de ce que couvrait l'exposition, à la fois en termes de période et de techniques.

Irlande, Robe de mariée, vers 1870.
Dentelle au crochet en coton blanc cassé avec motifs tridimensionels, comprenant des roses, du muguet, des fuchias, volubilis, boutons et baies, des feuilles plates et pliées, et de la fougère.
Brooklyn Museum Costume Collection at the MET

Iris van Herpen (Pays-Bas, née en 1984) Robe automne 2012, haute couture
Impression 3D (stéréolithographie) époxide orange foncé par Materialise, sablée et pulvérisée à la main avec une résine technique transparente.

Je vous invite à aller voir le reste de l'exposition dans l'album qui lui est dédié, il y a même des gros plans sur certaines structures et certaines broderies. Et les photos sont en plus grand format.

Pour la dernière partie de broderie c'est assez simple, il suffit de faire des motifs en sashiko sur les carrés non brodés. Aussitôt je vais chercher mon livre adéquat, Sashiko de Mary Parker chez LTA. Le livre explique une technique adaptée à la machine, mais peu importe, quand on a les dessins on peut aussi bien les faire à la main. Et puis le assez simple se transforme en recherche de motifs plus élaborés.

Premier motif, sans nom, motif issu de kimonos anciens.

Deuxième motif appelé Juji (dix ou croix emboîtées).

Troisième motif  Manji (on voit encore les traces de craie mais ça partira au lavage final).

Quatrième motif Chidori (pluvier)

L'ensemble me plait assez comme ça, j'ai essayé de poser dessus rubans dentelles ou autres fioritures mais à chaque fois j'ai trouvé que ça n'allait pas.

Fil pour sashiko Olympus et je n'en dirai pas plus, c'est tout en kanji.

Quand des amis se marient, on leur fait un cadeau. Quand ces amis ont déjà deux maisons équipées, au lieu de la traditionnelle liste, on entend parler d'une cagnote pour un voyage. Quand ces amis ont déjà foulé tous les continents, il faut trouver autre chose. Et là j'ai eu ma petite grande idée: une nappe pour leur table basse. Une table de 93 cm de côté, et oui on a pu vérifier que la longueur et la largeur d'un carré sont égales. C'est ma table rectangulaire qui a servi de mannequin pour les photos.

Avec donc la dentelle en bordure

et l'entre-deux assorti.

Toile de  lin Mondial Tissus, dentelle en fil Bockens 80/3 blanc, montage au point turc.

Avec l'entre-deux assorti, je suis partie de la conclusion précédente.

Pour un carré de 43 cm de côté, j'ai donc mesuré (avec autant d'imprécision) 2m de fil sur chaque fuseau. A part les fameux meneurs, j'ai eu beaucoup de nœuds presque à la fin, vraiment dans les tout derniers motifs (vous les voyez tous les nœuds?).

Conclusion: deux fois la longueur est une estimation raisonnable pour du torchon, mais il faut prévoir un peu plus.

Conclusion de la conclusion: il faut savoir remplacer discrètement un fuseau en cours de travail!

La question qui se pose quand on veut faire une dentelle assez longue, c'est: quelle longueur de fil bobiner? J'ai essayé d'y répondre grâce à un modèle torchon pour une nappe.

Voir s'il y a une méthode de calcul, quelque chose d'un peu scientifique. Les études de maths qui ressortent.
La nappe fait 93 cm de côté, la dentelle doit faire 3,72m de long. On arrondit à 4m. Comme c'est du torchon, le travail se fait avec des diagonales à 45°, ou plutôt π/4. La longueur de fil utilisé devrait donc être 3,72 × √2  = 5,26m. Comme j'ai arrondi la longueur de la dentelle à 4m, j'ai arrondi la longueur de fil à bobiner à 6m. J'ai mesuré 6m dans ma maison depuis mon bobinoir, puis j'ai tiré des longueurs de fils dans le couloir jusqu'à ce point, le moins précisément possible. Pas très scientifique comme démarche, ce manque de précision. Mais c'est pour une raison très simple: si le calcul ne fonctionne pas, et que je n'ai pas assez de fil, je ne veux pas avoir à changer trop de fuseaux en même temps.

Résultat des courses: j'ai dû changer quelques fuseaux assez vite, normal, les meneurs, qui eux font des allers-retours un peu comme une trame de tissage, et donc il en faut plus. Sachant que j'avais des meneurs de mat et des meneurs de coquille.

Mais surprise, j'ai dû changer beaucoup plus de fuseaux hors meneurs peu après le milieu du troisième côté, soit une longueur de 3,27m. Ce qui me fait dire que pour du torchon, à part les meneurs, il faut sur chaque fuseau presque deux fois la longueur de la dentelle finale.

Passons donc à l'édition 2017 de ce salon. Nouveau cette année: un coin blogueuses. Chic alors! Je m'en approche, et je suis accueillie par Maryann et Fishounette avec qui je papotte un moment. Mais bon, ce coin qui se voulait en deux parties (une zone atelier démonstration et une zone cosy papotage) n'était pas très bien organisé, dommage. A améliorer pour les autres années.

Côté concours, très bof cette année. La transformation d'un tee-shirt blanc, c'est vu et revu, on peut passer.

Côté expositions, retour au challenge textile international, cette année sur le thème des contes et légendes du monde.
30 sujets ont été choisis par les responsables des pays organisateurs et 30 françaises, 30 japonaises et 30 américaines se sont vu attribuer (par tirage au sort) un thème qu'elles ont eu à cœur de transcrire avec toute leur créativité.
Pour se faire différentes techniques variées peuvent être emplyées (main, machine, mixte, embellissements, broderie, etc...) ainsi que tous types de tissus à condition que la réalistion soit à prédominence textile.
La présentation se faisant par thème traité par une participante de chaque pays, le visiteur aura tout le loisir d'identifier les contes et légendes présentés et de voir comment chaque réalisatrice l'a interprété selon sa sensibilité et sa culture.

Le petit chaperon rouge

par Nancy Kinney, Etats-Unis
Une jeune fille vêtue d'une cape rouge, traverse la forêt pour apporter un panier de friandises à sa Grand-Mère qui est malade. Elle cueille des fleurs sauvages poussant entre les rabres, mais semble ignorer qu'un loup se cache derrière les arbres. Nous pouvons seulement espérer que son voyage de miséricorde se terminera bien.

par Claude Pivot-Balluet, France
Le loup, la gueule ouverte avale le petit chaperon rouge traversant la forêt pour rendre visite à sa grand-mère malade qui habite un village voisin. Après avoir «tiré la chevillette et la bobinette cherra» quelle surprise pour le petit chaperon rouge! «Mère-grand, que vous avez de grandes oreilles! de grands yeux! de grandes dents!» «C'est pour mieux t'entendre mon enfant.» Ceci explique l'importance de l'oreille, de l'œil et des dents du loup.

Par Yasulo Kato, Japon
J'ai fini. Mais j'ai échoué dans la composition générale. C'était très difficile pour moi de transposer la tête du loup.

La femme neige

par Laura Jaszkowski, Etats-Unis
Yuki Onna vient parfois au bord de la forêt regarder vers le village en bas où elle vivait lorsqu'elle était humaine. Elle espère qu'elle apercevra son mari et son fils. Elle ne peut pas revenir en arrière, mais ils lui manquent.

par Masako Furusawa, Japon
Un cœur froid. La «Femme de Neige» est un conte des régions froides. Les hommes qui ont travaillé dur rencontrent une femme de neige au cœur froid. Leur attention se ralâche. Le synopsis est une réprimande. Mon imagination précédait mon travail avant que je ne le fasse. Pensez-vous au froid? J'ai été très heureuse de faire ce quilt.

par Dominique Canu, France
Yuki-Ona la femme neige, est un esprit dans la culture populaire japonaise. C'est une belle et grande femme avec de longs cheveux noirs et des lèvres bleues. Tel un fantôme, elle apparait pendant les nuits enneigées et utilise son souffle glacé pour congeler les voyageurs égarés dans les tempêtes de neige. Il existe de nombreuses versions de cette légende et certaines la font apparaître parfois plus douce.

Puisque les trois paus participants sont la France, le Japon et les Etats-Unis, je voulais mettre un conte de chaque pays, mais je n'ai pas trouvé de conte américain dans mes photos.

L'année dernière, l'allée menant au salon passait au milieu d'un décor complet de tricot-graffiti, encore appelé tricot urbain (yarn bombing in english my dear, mais quand je parle français j'essaie d'utiliser les termes français quand ils existent, sans pour autant éxagérer dans les néologismes) (et mince graffiti est un mot italien) sur le thème de l'enfance. Amusant mais pas mon truc, de par les couleurs pas toujours assorties employées pour ce genre de travail en général.

À l'honneur du salon 2016, la pâtisserie, mais alors plutôt dans le genre des gâteaux délirants. Amusant. Bon? Je n'ai pas goûté.

Mes lecteurs vont croire que je n'ai pas fêté le nouvel an et pourtant si, puisque je vous ai même présenté mes vœux sur ce blog. Alors que la version 2017 vient de fermer les portes, je vais vous parler de la version 2016, ce que je n'ai pas eu le temps de faire. Pourtant le salon de l'année dernière était pas mal. Commençons par le concours, sur le thème de la maison.

Le palais des vents à Jaipur, dans le Rajasthan (Inde) délicatement découpé dans du papier.

La maison en pain d'épices et bonbons d'Hansel et Gretel.

Des maisons d'oiseaux, de styles différents.

Et un appliqué, plus classique mais tout aussi joli.

Et comme c 'était l'année dernière, et bien je ne sais vraiment plus pour qui j'ai voté.

Et voilà la sixième partie du Sal Quelques fleurs.

Je regrette un peu mon choix de coton perlé pour les tiges et les feuilles, on ne le voit pas très bien sur ce tissu avec le motif presque de la même couleur, mais j'ai fait avec ce que j'avais dans mes tiroirs. 

Feutrine grise
Mouliné DMC 208, 973, E746
Coton perlé n°8 DMC colori 96
Coton perlé n°20 Mondial Tissus colori 040